Violations de données : Le Tchad, vraiment à l’abri ?


Quand on parle de cybersécurité, le Tchad ne fait presque jamais la une. Et pourtant, selon une étude publiée le 15 juillet par Surfshark, notre pays figure parmi les États africains ayant le moins de violations de données signalées.
Une bonne nouvelle ? Pas si vite. Ce chiffre peut s’expliquer par :
Une présence numérique encore modérée, comparée à des pays comme le Nigeria et le Cameroun voisin ;
Peu d’entreprises locales très exposées aux cyberattaques de grande envergure ;
Mais surtout, une sous-déclaration massive des incidents faute de mécanismes de surveillance.
Autrement dit : ce n’est pas qu’il n’y a pas de risques, c’est qu’on ne les voit pas
Le vrai danger, c’est de croire que tout va bien. Pourtant la sensibilisation à la cybersécurité est quasi absente chez les jeunes, les administrations et même les PME. Le recyclage de mots de passe, l’absence de double authentification ou encore le clic naïf sur des liens suspects sont monnaie courante.
Si une fuite de données devait survenir à grande échelle, le pays serait très mal préparé.
Ce qu’on devrait faire dès maintenant
Éduquer massivement sur les bonnes pratiques numériques (dans les écoles, en entreprise, sur les réseaux sociaux)
Renforcer les capacités des institutions à détecter et répondre aux cyber-incidents
Adopter une régulation sérieuse sur la protection des données personnelles
Et surtout, faire du numérique une priorité stratégique, pas un luxe pour geeks.
Si on ne construit pas une culture de la cybersécurité maintenant, on paiera l’addition plus tard, en silence, et en données perdues.